Traitement non chirurgical

Traitement non chirurgical

Le traitement non chirurgical est toujours le traitement de première intention pour les omarthroses qu’elles soit centrées ou excentrées. Dans le traitement médical, différentes options peuvent être utilisées, en allant de la plus simple à la plus compliquée. L’objectif étant de temporiser tout en permettant au patient d’avoir un bon contrôle des douleurs et une fonction satisfaisante dans sa vie quotidienne et ses activités physiques et sportives.

Chaque fois que cela sera possible, le mot adaptation doit trouver tout son sens pour, à la fois, protéger l’articulation et éviter les poussées douloureuses.

a-Les traitements pharmacologiques

Les antalgiques de palier 1 puis 2 comme le paracetamol ou le tramadol peuvent être utilisés au coup par coup, avec la prescription ponctuelle d’anti-inflammatoires, tout ceci en tenant compte de l’’âge et des comorbidités des patients.

b-Les Injections intra-articulaires

Elles doivent être réalisées sous guidage soit radiographique, soit échographique. Les injections de corticoïdes intra articulaires doivent être utilisées en première intention parmi les autres possibilités existantes. Il existe de nombreux autres produits que l’on peut injecter (Acide Hyaluronique, PRP, Toxine Botulique) mais il n’existe à ce jour aucune preuve scientifique claire de leur efficacité.

Si l’objectif de contrôle des douleurs est rempli, il est tout à fait possible de réaliser une surveillance attentive de l’épaule du patient. Ceci bien sûr tant que l’on n’a pas à disposition un traitement ayant un effet structural dans l’omarthrose. L’échec de 2 à 3 injections de corticoïdes intra articulaires (Diprostene® puis Hexatrione LD®), c’est-à-dire ayant un effet bénéfique inférieur à 3 mois, incite à passer à un autre traitement local ou à discuter un traitement chirurgical.

L’acide Hyaluronique (AH), a un effet symptomatique dans l’omarthrose qui est moins rapide que celui des corticoïdes mais plus durable, puis s’estompe dans le temps nécessitant des injections itératives. Les résultats sont, de façon attendue, d’autant moins bons que l’arthrose est évoluée et qu’il existe une rupture de coiffe associée à l’arthrose. Les protocoles d’injection ne sont pas consensuels, nous avons plutôt tendance à proposer des mono-injections.

Le plasma riche en plaquettes (PRP), dont l’utilisation dans l’omarthrose a permis de constater un effet favorable dans quelques études ouvertes, mais il n’y a pas à ce jour d’études contrôlées et randomisées contre placebo avec cette thérapeutique.

Une étude rétrospective multicentrique réalisée par la Société française de chirurgie de l’épaule et du coude a montré qu’avant 50 ans, l’utilisation de l’acide hyaluronique et du PRP pourrait faire partie des options thérapeutiques.

La toxine botulinique, du fait de son effet sur la douleur, a été proposée dans l’arthrose, mais il n’existe aucune étude dans l’omarthrose à ce jour.

c-La kinésithérapie

Elle peut avoir un intérêt antalgique grâce à la physiothérapie au niveau de l’épaule, les massages décontracturants au niveau du rachis cervical et des trapèzes lorsque des phénomènes de compensation se sont installés.

La mobilisation passive et la balnéothérapie adaptée peuvent être indiquées pour entretenir les amplitudes articulaires. Les ambitions de cette prise en charge kinésithérapiques doivent être revues à la baisse d’autant plus que l’arthrose est évoluée radiologiquement.  En effet plus la limitation des amplitudes est due la dégradation de l’articulation, moins cette rééducation pourra améliorer les amplitudes articulaires et plus les douleurs risquent d’être présentes.

Y a-t-il un risque à répéter les injections de corticoïdes ?

On entend souvent dire que les infiltrations de corticoïdes peuvent fragiliser les tendons ou le cartilage, ce qui soulève des inquiétudes quant à leur répétition. En réalité, lorsqu’elles sont bien encadrées, ces injections restent un traitement sûr et efficace.

En pratique, il est recommandé de limiter les infiltrations à 3 à 4 par an pour une articulation donnée, en respectant un intervalle de 6 semaines à 3 mois entre chaque injection. Ce délai permet au traitement d’agir pleinement tout en minimisant les risques de complications.

Lorsque les infiltrations permettent d’éviter une intervention chirurgicale, elles constituent souvent la meilleure option. Leur objectif est de soulager durablement l’inflammation et la douleur, tout en s’inscrivant dans une prise en charge globale adaptée à votre situation. En revanche lorsqu’une intervention chirurgicale est programmée, il est recommandé de ne pas la réaliser dans les trois mois qui suivent une infiltration.

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