Instabilité récidivante de l’épaule

Qu’est-ce que c’est ?

Instabilité récidivante de l’épaule

L’instabilité récidivante de l’épaule est une pathologie qui fait suite à une ou plusieurs luxations de l’épaule. Elle est la plupart du temps consécutive à un traumatisme ou à des microtraumatismes répétés. Dans la majorité des cas il s’agit d’une instabilité antérieure, mais celle-ci peut également être postérieure voire multidirectionnelle. Instabilité antérieure chronique touche 1%-2% de population générale et jusqu’à 15% des athlètes pratiquant un sport de contact.

Bien que souvent traumatique (suite à une chute ou un choc direct), l’instabilité peut également avoir une origine congénitale ou être favorisée par des activités sportives répétitives ou des mouvements excessifs de l’épaule.

Comment faire le diagnostic ?

Cette instabilité se manifeste par des épisodes répétés de luxation ou subluxation de l’épaule ainsi que par une appréhension à réaliser certains gestes. La douleur n’est habituellement pas au premier plan mais celle-ci peut être présente lors de certains gestes.

L’interrogatoire et l’examen clinique du patient sont primordiaux car ils permettent de déterminer la direction de l’instabilité (antérieure ou postérieure) et de guider le traitement.

Quels examens sont nécessaires ?

a-Radiographies Standard

Des radiographies standard de face et de profil sont toujours nécessaires. Elles permettent de rechercher des lésions osseuses qui seraient le témoin que la tête de l’humérus est venue frotter en avant ou en arrière de l’omoplate et donc de confirmer le diagnostic et de déterminer la direction de l’instabilité.

b- Scanner

Comme dit plus haut, à chaque fois que l’épaule se déboite, l’humérus vient frotter contre l’omoplate ce qui progressivement émousser ces deux os. Le scanner simple (TDM, tomodensitométrie) permet d’analyser la sévérité de l’émoussement de l’humérus et de l’omoplate et d’en faire des reconstructions en 3D. Ceci permet d’évaluer la sévérité des lésions osseuses et de guider le traitement

c- Arthro-Scanner

L’arthro-scanner est un scanner de l’épaule au cours duquel le radiologue infiltre un produit de contraste dans l’articulation de l’épaule. Cet examen présente plusieurs avantages car il permet à la fois d’étudier les ligaments de l’épaule (capsule articulaire et bourrelet ou labrum), les tendons de la coiffe des rotateurs et de rechercher d’éventuelles lésions osseuses. Cet examen présente le désavantage de nécessiter la réalisation d’une piqûre de l’épaule mais ceci permet de faire une infiltration de corticoïdes dans le même temps ce qui peut soulager en cas de douleurs. En revanche l’arthro-scanner ne permet pas de faire des reconstructions en 3D de l’épaule.

d- IRM

L’IRM (imagerie par résonnance magnétique) permet d’analyser avec une grande précision l’état des tendons et des muscles de l’épaule. Cet examen ne permet pas d’analyser les ligaments et l’os avec précision et n’est donc pas très utile dans le bilan de l’instabilité d’épaule.

Quel traitement ?

a-La kinésithérapie

Dans l’instabilité antérieure de l’épaule, le but de la rééducation est de calmer la douleur et de récupérer une fonction optimale de l’épaule. Cependant, la rééducation ne permet pas de diminuer le risque de récidive.

En revanche, les choses sont un peu différentes dans l’instabilité postérieure. En effet, dans ce contexte, la rééducation par renforcement des muscles rotateurs externes (par des élastiques notamment) peut permettre de traiter les symptômes douloureux, l’appréhension et prévenir la récidive des épisodes d’instabilité postérieure.

b-La chirurgie

Une chirurgie de stabilisation de l’épaule peut être proposée si :

  • le risque de récidive est élevé,
  • le patient ne souhaitant pas revivre un épisode de luxation,
  • le patient garde une sensation d’instabilité handicapante et une appréhension importante lors de certains mouvements.

Le traitement chirurgical est réalisé à la carte en fonction du type de lésions et des facteurs de risque de récidive individuels. De nombreuses options chirurgicales existent, allant de la reconstruction des structures ligamentaires de l’épaule (opération de Bankart) à des gestes de reconstruction osseuse de l’omoplate (butée coracoïdienne ou Lararjet).

Il a été démontré que la chirurgie ne permettait pas de diminuer le risque d’arthrose de l’épaule à long terme. Le but de l’opération est donc de supprimer la sensation d’instabilité, l’appréhension (l’impression que l’épaule va se déboiter) et de diminuer le risque de récidive à un taux d’environ 5%. En l’absence de chirurgie le seul risque est donc que l’épaule se re-déboite et il est alors déconseillé de nager tout seul en mer, de faire de l’escalade ou toute autre activité au cours de laquelle une luxation de l’épaule mettrait la vie du patient en danger.

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