Les trois os qui constituent l’épaule peuvent se fracturer. On retrouve donc des fractures de la tête de l’humérus, de la clavicule et de l’omoplate qui peuvent survenir après des chocs plus ou moins violents.
Il est important de garder à l’esprit que l’immense majorité de ces fractures consolident parfaitement sans chirurgie.
La chirurgie ne doit donc être réservée qu’aux fractures très déplacées. En effet si les fragments osseux sont trop déplacés, la consolidation peut ne pas être obtenue spontanément ou les os peuvent consolider dans une mauvaise position altérant le fonctionnement normal de l’épaule.
Il est indispensable de soulager rapidement la douleur liée à une fracture. En effet, plus l’épaule sera douloureuse, moins on aura tendance à la faire bouger et plus elle s’enraidira, et c’est un cercle vicieux car plus elle s’enraidira, plus elle deviendra douloureuse.
Il existe plusieurs moyens à notre disposition pour soulager la douleur.
Les antalgiques de palier 1 (paracetamol) puis 2 (tramadol) peuvent être utilisés au coup par coup, avec la prescription d’anti-inflammatoires (dans les 5 premiers jours qui suivent la fracture), tout ceci en tenant compte de l’âge et des antécédents des patients.
L’application d’une poche de glace sur l’épaule (pas à même la peau pour ne pas brûler la peau) est souvent le moyen le plus efficace de soulager la douleur dans les premiers jours qui suivent une fracture.
Dormir confortablement
Dormir confortablement est souvent difficile dans les premiers jours qui suivent une fracture de l’épaule et il est important de trouver des solutions pour y remédier. Comme mentionné précédemment la prise d’antalgiques et le glaçage de l’épaule avant le coucher peuvent aider. Essayer d’apprendre à dormir sur le dos ainsi que l’utilisation d’un coussin sous le dos pour dormir légèrement incliné peuvent également être des solutions pour mieux dormir pendant cette période.
Le but de l’immobilisation est à la fois de soulager la douleur en immobilisant la fracture mais également de stabiliser les fragments osseux pour permettre leur consolidation. L’immobilisation est nécessaire initialement pour mettre le bras au repos, mais celle-ci doit être la plus courte possible pour éviter l’enraidissement de l’épaule. Ainsi, dès que la douleur le permet, il est indispensable de se servir de la main le plus possible pour reprendre les activités de la vie quotidienne. Il est classique de lire que l’immobilisation après une fracture de l’épaule doit être de 45 jours mais de plus en plus d’études suggèrent que celle-ci doit être raccourcie le plus possible voire limitée à une dizaine de jours seulement. Il faut donc bien comprendre que cette immobilisation n’est pas stricte et qu’elle est à porter le moins possible et de façon la plus détendue possible.
La rééducation est un élément essentiel de la récupération après fracture de l’épaule. Elle doit être débutée environ 10-15 jours après la fracture et doit être strictement indolore. Elle va permettre de récupérer tous les mouvements de l’épaule par des étirements et par du renforcement musculaire.
Elle doit être accompagnée d’auto-étirements à faire tous les jours tout seul pour récupérer la souplesse de l’épaule le plus rapidement possible.
La guérison d’une fracture est un processus long qui prend généralement plusieurs semaines à plusieurs mois. De nombreux travaux de recherche ont donc été menés pour trouver des pistes permettant d’accélérer la consolidation osseuse.
Il est largement établi qu’une bonne nutrition est un paramètre essentiel de la bonne santé des os. Pour consolider, un os a besoin de calcium, de vitamine D, mais également de quantités suffisantes de vitamine C et de certains acides aminés tels que la lysine, la proline, la glutamine et l’arginine.
Pendant les périodes de formation rapide des os, comme le pic de croissance survenant au moment de l’adolescence, les besoins en nutriments sont plus élevés pour répondre à la demande accrue de croissance osseuse.
Il paraît donc logique de se demander si l’utilisation de suppléments alimentaires est bénéfique pendant les phases de consolidation d’une fracture.
Certaines études ont montré que la supplémentation en vitamine D pouvait favoriser la consolidation osseuse après fracture, néanmoins les preuves restent limitées. Il est cependant certain que la supplémentation en vitamine D n’a aucun effet indésirable et il parait donc logique de prendre une supplémentation en vitamine D dans les suites d’une fracture de l’épaule.
La majorité des études disponibles suggère que la supplémentation en calcium n’améliore pas la consolidation osseuse après fracture.
Une supplémentation en protéines n’améliore pas la consolidation osseuse chez les patients ayant des apports suffisants en protéines. Cependant, il est suggéré que l’apport en protéines n’affecte pas directement le processus de guérison osseuse, mais diminue les conséquences de la fracture notamment la fonte musculaire. La supplémentation en protéines n’est donc pas nécessaire mais il est important d’assurer des apports suffisants en protéines pendant la durée de la consolidation osseuse.
Certaines études ont montré qu’une supplémentation en vitamine C pouvait participer à la diminution des douleurs d’épaule (diminution du risque de capsulite rétractile), et pouvait améliorer la consolidation osseuse par son rôle anti-oxydant et par son rôle dans la formation du collagène. Il est par ailleurs certain que la supplémentation en vitamine C n’a aucun effet indésirable et il parait donc logique de prendre une supplémentation en vitamine C dans les suites d’une fracture de l’épaule.
Fumer augmente significativement le risque qu’une fracture ne consolide pas. Par conséquent, le sevrage tabagique permet d’améliorer la consolidation osseuse après fracture.
À ce jour, nous n’avons donc que peu ou pas d’informations sur le meilleur moment et la durée optimale d’une supplémentation nutritionnelle après fracture de l’épaule. En outre, il n’existe aucun consensus sur la quantité optimale de ces différents suppléments.
La consolidation osseuse est un processus très long et il est important de bien avoir les délais moyens de récupération des différentes activités pour se préparer mentalement à cette période de convalescence. Ces délais peuvent bien entendu varier en fonction de chaque individu et en fonction du type et de la sévérité de chaque fracture.
La douche est autorisée et encouragée dès le jour de la fracture. Un jet d’eau chaude en continu sur l’épaule fracturée pendant une dizaine de minutes tous les jours peut aider à faire diminuer les phénomènes inflammatoires douloureux liés à la fracture.
Il est important de retirer l’attelle régulièrement dans la journée pour étirer le bras et le poignet pour éviter que ces articulations ne gonflent et ne s’enraidissent.
La reprise des petites activités de la vie quotidienne doit être débutée comme taper à l’ordinateur, se servir de la main pour manger, pour faire sa toilette ou pour se coiffer.
Le télétravail est possible. Il est encore trop tôt pour reprendre la conduite ou les transports en commun.
Le vélo d’appartement est possible.
La reprise de toutes les activités est autorisée et encouragée sauf le port de charges lourdes et les activités sportives.
La reprise de la conduite et des transports en commun devient possible.
L’épaule est encore raide mais la fracture est consolidée. La reprise de toutes les activités est autorisée mais pas encore complètement possible.
L’épaule retrouve une fonction quasiment normale. La reprise d’un travail manuel est possible ainsi que la reprise de toutes les activités sans aucune limitation.
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