Dyskinésie scapulo-thoracique

Qu’est-ce que c’est ?

L’épaule est constituée de cinq articulations dont deux articulations principales : l’articulation gléno-humérale (entre l’humérus et l’omoplate) et l’articulation scapulo-thoracique (entre l’omoplate et le thorax). Le mouvement normal de l’épaule nécessite la mobilisation harmonieuse et coordonnée de ces deux articulations avec l’articulation gléno-humérale qui est responsable de 70% du mouvement et la scapulo-thoracique des 30% restants. Le terme de dyskinésie scapulo-thoracique est un terme compliqué pour décrire le fait que l’omoplate ne bouge pas normalement par rapport au thorax lors des mouvements de l’épaule.

Ces mouvements anormaux peuvent se voir :

  • si les muscles qui bougent l’omoplate ne se contractent pas (paralysie, maladie musculaire ou myopathie), on parle alors de dyskinésie scapulo-thoracique structurelle
  • si les muscles qui bougent l’omoplate se contractent trop et de façon anormale et non coordonnée), on parle alors de dyskinésie scapulo-thoracique fonctionnelle.

Comment faire le diagnostic ?

Le diagnostic est évident la plupart du temps car les mouvements anormaux de l’omoplate sont très facilement visibles lorsqu’on examine les patients de dos. On voit alors très nettement l’omoplate qui bouge de façon anormale et qui se décolle du thorax lors des différents mouvements de l’épaule. De nombreuses pathologies différentes peuvent être responsables de ce problème et c’est le rôle de l’interrogatoire et de l’examen clinique d’orienter vers le bon diagnostic. L’examen clinique consiste à tester individuellement tous les muscles qui bougent l’omoplate afin de déterminer s’ils se contractent et si leur contraction se fait de façon coordonnée ou non. Les causes les plus fréquentes de dyskinésie scapulo-thoracique structurelle sont :

  • la paralysie du nerf thoracique long (muscle grand dentelé)
  • la paralysie du nerf spinal accessoire (muscle trapèze)
  • le syndrome de Parsonage Turner (inflammation des nerfs de l’épaule survenant le plus souvent après une infection virale bénigne)
  • la myopathie facio-scapulo-humérale

Quels examens sont nécessaires ?

Dans cette pathologie le diagnostic est affirmé par l’examen clinique et les examens complémentaires ne servent qu’à confirmer le diagnostic clinique.

a-Radiographies Standard

Les radiographies sont systématiques. Elles permettent d’éliminer un problème osseux de l’humérus ou de l’omoplate.

b- Électromyogramme (EMG)

Cet examen peut aider car il permet d’analyser les nerfs de l’épaule et de déterminer si certains de ces nerfs sont paralysés.

c- IRM scapulo-thoracique

L’IRM (imagerie par résonnance magnétique) permet d’analyser finement les muscles de l’épaule et de rechercher des signes indirects de fonctionnement anormal tels qu’une diminution de taille du muscle (amyotrophie), une augmentation de taille (hypertrophie) ou une inflammation des muscles autour de l’épaule.

Quel traitement ?

Le traitement dépend de la cause de cette dyskinésie.

En cas de dyskinésie structurelle, le traitement est le plus souvent chirurgical pour rétablir la fonction d’un muscle qui ne se contracte plus. Trois types d’opérations existent en fonction du délai, de l’âge et de la sévérité de l’atteinte. Elles donnent toutes trois d’excellents résultats fonctionnels :

  • la chirurgie nerveuse dont le but est de réparer les nerfs paralysés pour refaire fonctionner le muscle qui ne se contracte plus.
  • les transferts musculaires dont le but est de remplacer le muscle qui ne se contracte plus par un autre muscle dont la fonction est moins importante.
  • l’arthrodèse scapulo-thoracique qui consiste à bloquer définitivement l’articulation entre l’omoplate et les côtes dans une position fonctionnelle optimale pour que l’épaule puisse continuer à fonctionner sans le muscle qui ne se contracte plus.

En cas de dyskinésie fonctionnelle, tous les muscles fonctionnent mais ne se contractent pas de façon coordonnée lors des mouvements de l’épaule. Le but est donc d’éviter le plus possible la chirurgie et de faire réapprendre aux muscles autour de l’omoplate à se recontracter harmonieusement. Une prise en charge globale est nécessaire associant de la rééducation et souvent un accompagnement psychologique. Différentes méthodes de rééducation, qui peuvent être combinées, peuvent permettre d’obtenir de bons résultats. Ces méthodes comprennent la kinésithérapie classique, mais également l’utilisation d’un Pacemaker d’épaule ou des techniques dites de reprogrammation neuro-musculaire. En cas d’échec de ces méthodes, une chirurgie peut être proposée. Le but de cette chirurgie est d’améliorer la fonction de l’épaule en traitant le symptôme qu’est le décollement de l’omoplate. En revanche, le traitement chirurgical ne permet en aucun cas de traiter la cause qui reste mal comprise et dont on pense qu’elle est liée à un dysfonctionnement du système nerveux central.

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