L’articulation acromio-claviculaire est une des 5 articulations qui composent l’articulation de l’épaule. Il s’agit d’une petite articulation que relie la clavicule à l’omoplate. Cette articulation est stabilisée par deux ensembles ligamentaires très solides :
En cas de choc (chute avec réception directe sur le moignon de l’épaule), ces ligaments peuvent se rompre et entrainer une disjonction acromio-claviculaire.
Le diagnostic est souvent évident dans les suites d’une chute avec une douleur au niveau de l’articulation acromio-claviculaire et une limitation douloureuse de la mobilité de l’épaule. La rupture des ligaments stabilisateurs de l’articulation acromio-claviculaire entraine une chute du moignon de l’épaule avec une déformation caractéristique dans les stades les plus sévères.
Les radiographies permettent de confirmer le diagnostic et de déterminer l’importance du déplacement afin de guider la prise en charge.Les autres examens (échographie, scanner ou IRM) n’ont pas d’utilité en pratique courante dans cette pathologie.
Il est indispensable de soulager rapidement la douleur. En effet, plus l’épaule sera douloureuse, moins on aura tendance à la faire bouger et plus elle s’enraidira, et c’est un cercle vicieux car plus elle s’enraidira, plus elle deviendra douloureuse.Il existe plusieurs moyens à notre disposition pour soulager la douleur.
Les antalgiques de palier 1 (paracetamol) puis 2 (tramadol) peuvent être utilisés au coup par coup, avec la prescription d’anti-inflammatoires (dans les 5 premiers jours qui suivent la lésion).
L’application d’une poche de glace sur l’épaule (pas à même la peau pour ne pas brûler la peau) est souvent le moyen le plus efficace de soulager la douleur dans les premiers jours qui suivent une fracture.
Dormir confortablement est souvent difficile dans les premiers jours qui suivent une luxation acromio-claviculaire et il est important de trouver des solutions pour y remédier. Comme mentionné précédemment la prise d’antalgiques et le glaçage de l’épaule avant le coucher peuvent aider. Essayer d’apprendre à dormir sur le dos ainsi que l’utilisation d’un coussin sous le dos pour dormir légèrement incliné peuvent également être des solutions pour mieux dormir pendant cette période.
Le but de l’immobilisation est à la fois de soulager la douleur en immobilisant l’épaule mais également de stabiliser la clavicule et l’omoplate pour permettre la cicatrisation des ligaments. L’immobilisation est nécessaire initialement pour mettre le bras au repos, mais celle-ci doit être la plus courte possible pour éviter l’enraidissement de l’épaule. Ainsi, dès que la douleur le permet, il est indispensable de se servir de la main le plus possible pour reprendre les activités de la vie quotidienne. L’immobilisation doit être raccourcie le plus possible voire limitée à une dizaine de jours seulement. Il faut donc bien comprendre que cette immobilisation n’est pas stricte et qu’elle est à porter le moins possible et de façon la plus détendue possible.La reprise du sport est classiquement autorisée à 6 semaines après la luxation et la reprise des sports de contact est autorisée à 3 mois, cependant ces durées sont théoriques et il est tout à fait possible de reprendre le sport plus tôt si la douleur le permet.Le traitement médical donne d’excellents résultats dans la majorité des cas. Il peut persister une légère douleur au niveau de l’articulation acromio-claviculaire jusqu’à 6 mois-1 an après l’accident (lors des mouvements de crawl, du surf ou même à la pratique du vélo) mais cette douleur disparait spontanément en règle générale.
Dans les stades avancés (stade IV/V dans la classification de Rockwood). L’intervention consiste à repositionner l’omoplate et la clavicule en position anatomique et de réparer les ligaments rompus. Dans les 12 jours qui suivent la luxation acromio-claviculaire, les ligaments peuvent cicatriser. Passé ce délai, les ligaments ne peuvent plus cicatriser, il s’agit d’une lésion chronique et il faut reconstruire les ligaments à l’aide d’une greffe (comme lors de la chirurgie des ligaments croisés au genou). Il est donc préférable d’attendre 6 mois-1 an pour voir si l’épaule est vraiment gênante avant d’envisager un traitement chirurgical.
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